Château - appartement de Lortz

Une petite retouche par-ci, quelques petits ajustements par-là, le fameux costume du Vicomte était fin. Depuis prés d'une demi-heure déjà, la très dévouée Denise finalisait le costume tout en froufrous de son petit protégé, tandis qu'elle entendait ce-dernier barboter dans son bain, dans la pièce d'à côté. C'est que le bain était une corvée inhabituelle pour celui dont l'Intendante torchait les fesses hier encore (non, ce n'est pas seulement une façon de parler: la soirée d'hier avait laissé des séquelles peu ragoutantes). N'entendant plus les clapotis de l'eau et les éclaboussures sur les dalles, Denise posa son ouvrage et rejoignit le Vicomte dans sa chambre privée.

A peine séché, encerclé par une large flaque d'eau sale, il était assis à l'extrémité de sa couche, vêtu d'une simple serviette qui laissait très peu de place à l'imagination. Heureusement qu'il a son costume, observa Denise, mais ne pu trahir son dégoût face à ce personnage ventripotent, velu comme un ours. Avait-il réellement pris un bain ou s'était-il contenté d'éclabousser de l'eau partout? Force est de constater que l'épaisse couche de crasse dont son corps était recouvert était persistante, c'est le moins qu'on puisse dire.

Commencez par vous sécher, mon Ami, avant de penser à enfiler votre costume. Denise grimaça en pensant que ce satané costume avait couté plus cher que son salaire annuel, mais elle se consola en imaginant la vie de servitude, d'humiliation et de regrets qui l'attendait désormais en compagnie de sa chère et tendre.

Le Vicomte lui lança un regard qu'elle connaissait bien et qui en disait long: "non, j'ai la flemme, sèche-moi toi-même comme ça j'en profiterais pour tâter tes mamelles au passage", mais Denise n'était pas d'humeur et s'en alla chercher le costume. Elle lui tendit enfin et il l'enfila non sans mal. Tous ces froufrous, ces trucs et ces machins impossible à attacher comme il faut! Quelle idée de se fournir chez ces pédales de Vénitiens?!

Monseigneur, si je puis me permettre, cet ensemble vous boudine affreusement.

Pas fier, le Vicomte prit une grande respiration pour tenter de faire rentrer sa bedaine, qui avait encore pris de l'importance depuis la vieille. Nom d'un petit mulot, il empeste encore la liqueur! Et ces cernes, quelle horreur. Il aura bien de la chance si sa promise accepte de passer sa nuit de noce avec cet ivrogne bedonnant.

Essayez-donc de déboutonner ce bouton, là. Non, ça se vera pas, et comme ça vous pourrez picoler tranquille pendant une heure ou deux. Après, je dis pas, mais d'ici là personne remarquera rien.

Non, crevure, pas la peine de me regarder comme ça, je ne déboutonnerais pas tes braies pour toi.

Bon... ça ira. Un sourire méchant lui tordit le visage. Sinon, on se sent prêt à chevaucher de la pouliche ce soir?